Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

LES, THÉATRES DU BOULEVARD. 171

en juillet 1769. L'année suivante, il donne à son théâtre le nom d’Ambigu-Comique, mais le public continue à l'appeler le théâtre d'Audinot. Aux marionnettes s'ajoutent des ballets d'action, tels que Poly phème, Acis et Galatée. Bientôt, les acteurs de bois font place à une troupe d'enfants qui jouent des scènes épisodiques. Sicut infantes audi nos, disaient les prospectus. Enfin viennent des pantomimes : Alceste, le Pouvoir de l'amour, la Belle au bois dormant, le Capitaine Cook, le Masque de fer, etc. La vogue s’accentue, et l’ancien théâtre des bamboches fait des recettes miraculeuses : il faut agrandir la salle en 1773. Mais le succès d’Audinot ne pouvait manquer de lui attirer bien des jaloux, bien des concurrents. Lecluse, comme lui ancien acteur de l'OpéraComique, élève, à côté de l'Ambigu, le théâtre des Variétés amusantes. L'Opéra, s'appuyant sur l'arrêt du Conseil du 11 avril 1784 qui lui avait accordé une autorité discrétionnaire sur les spectacles forains, force Audinot à lui payer une redevance annuelle et à ne monter aucun des opéras joués depuis dix ans à l'Opéra ou à la Comédie-Italienne. La Comédie- Française et les Italiens réclament à leur tour et se font attribuer le droit exorbitant de modifier et de remanier les pièces de l’'Ambigu. Audinot est