Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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assujetti à verser le quart de ses recettes pour les pauvres. Enfin le lieutenant de police l’oblige à construire une salle à la foire SaintOvide, puis une autre à la foire Saint-Laurent. Celle de la foire Saint-Germain fut rebâtie à quatre reprises différentes. Audinot n'était pas au bout de ses épreuves ‘. En janvier 1785, les sieurs Gaillard et Dorfeuille, anciens directeurs de théâtre à Lyon et à Bordeaux, amenèrent l'Opéra, moyennant promesse d'une prestation annuelle de 30,000 livres, à rompre le contrat passé avec Audinot?. Gaillard et Dorfeuille

1. Audinot a raconté lui-même l’histoire de ses succès et de ses luttes dans le mémoire intitulé : « Mémoire et consultation pour le sieur Nicolas-Médard Audinot, propriétaire et directeur du spectacle de l'Ambigu-Comique, demandeur, contre les sieurs Gaïillard et Dorfeuille, locataires du privilège des spectacles de l'Ambigu-Comique et des Variétés amusantes, défendeurs. À Paris, de l'imprimerie de la veuve Hérissart, rue Neuve-Notre-Dame, 1782. D

>. Onlit dans les Mémoires secrets, sous la date du jer Janvier 1785 : « C’est hier que le sieur Audinot, dont le spectacle, ainsi qu'on l’a dit, va être dirigé par les mêmes administrateurs des Variétés, a donné pour la dernière fois. On y jouoit « La Fin couronne l'œuvre ou les Adieux », proverbe épisodique, en un acte, relatif à la circonstance: Il a eu le plus grand succès ; tout le monde a été attendri jusques aux larmes. On a demandé le sieur Audinot, qui est venu, le mouchoir à la main, ainsi que ses acteurs, et n’a pu dire autre chose, sinon en montrant ses camarades et lui :