Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

LES THÉATRES DU BOULEVARD. 181

libelle on ose me taxer d’être un braillard qu’on entend d’une lieue à la ronde.

L'acolyte. Vous, Monsieur, un braillard!.… quelle calomnie!... Il est vrai que vous avez l'organe mâle, mais il est plein et sonore. »

Et l'auditoire d’applaudir. C’est ainsi que Beau-Visage mettait les rieurs de son côté. Il avait d’ailleurs des moyens infaillibles pour attirer le public dans son théâtre. Les filles et les libertins se portaient en foule aux représentations de nuit : les petites loges étaient disposées tout exprès pour favoriser la conversation !. La police finit par interdire ces représentations de nuit, qui scandalisaient les gens vertueux. ,

Le Paris du xv siècle avait des plaisirs pour toutes les classes et pour toutes les bourses. Ceux qui restaient à la porte des théâtres pouvaient entrer dans la boutique de Curtius. « Curtius, dit Morande dans la Gazette noire, a modelé les rois, les grands écrivains, les jolies femmes et les fameux voleurs. On y voit

1. En 1701, les Pantins du Boulevard donnent la composition de la troupe du théâtre des Associés dont Sallé était resté l'unique directeur. Actrices : Mesdames Sallé, Babet, Allier, Maisonneuve, Chassinet, Léger, Pompée, Fleury aînée et Fleury cadette. ACteurs : Messieurs Julien, ancien jockey du marquis de Villette, Alexandre, Verneuil et Dorfeuil.

16