Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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vit avec peine du produit de son crayon. Après d’autres pérégrinations, il reparaît en Angleterre, sous le nom de Balsamo, en 1776. Il est convaincu d'escroquerie, incarcéré à la prison de King's Bench et condamné à restituer à la dame Fry un collier de brillants et une tabatière d'or qu'il s'était fait remettre par cette femme crédule. Morande retrace ensuite l’arrivée de Cagliostro à Strasbourg, en septembre 1780; là il gagne la confiance du banquier Sarrazin en lui donnant une recette pour devenir père, et fait d'innombrables dupes qu'éblouissent l’étalage pompeux de ses largesses envers les pauvres et la singularité de ses manières; enfin, le journaliste prétend que Cagliostro n'était Eton ent l’initiéde la franc-maçonnerie égyptienne, mais qu’il avait été recu maçon à Londres, en 1777, dans la loge de l’ Espérance, où ne se réunissaient guère que des gens de petit état, cordonniers, perruquiers, tailleurs. À l'appui de son dire, Morande reproduit une petite pièce de vers assez curieuse, gravée en tête d'une estampe qui représentait Balsamo et émanait d’un frère maçon. La voici :

Né Dieu sait où, maintenu Dieu sait comme, Maître ou valet, manant ou gentilhomme, — Voilà l’ami du lord Ge GXXn.

Voïà celui qui fut recu maçon