Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LE DUC DE CHARTRES. 209

l'histoire le nom de Philippe-Égalité. Nous ne referons pas ici sa biographie; mais il est nécessaire de rappeler en peu de mots les antécédents de l’arrière-petit-fils du régent. Dès 1771, il avait pris parti contre la cour, en protestant avec le duc d'Orléans, son père, contre la suppression du Parlement et l’œuvre du chancelier Maupeou. Lors de l'avènement de Louis XVI et du rappel des anciens parlementaires par Maurepas, le duc de Chartres s’était associé aux premières remontrances des revenants. Puis, quelques années se passent. Beau ',adroit à tous les exercices du corps, avide de plaisirs et de nouveautés, le duc ne paraissait ni disposé ni apte à jouer dans l’État un grand rôle politique. Il s’occupait de chiens, de chevaux, et, malgré son mariage, n’avait nullement renoncé à la fréquentation des filles. Ses soupers étaient

1. Il ne faut pas prendre à la lettre les affreux portraits que les ennemis du prince traçaient de sa personne. Le royaliste Montjoie, l’auteur si partial de la conjuration de Louis-Philippe-Joseph d'Orléans (3 vol. in-89, 1796) avoue lui-même que le prince était bel homme, bien fait et adroit. Le duc de Saxe-Teschen, qui vint en France en 1786, avec sa femme l’archiduchesse Marie-Christine, sœur de Marie-Antoinette,trace, de son côté, du duc de Chartres (devenu duc d'Orléans en novembre 1785), et de sa femme Louise de Bourbon, fille du duc de Penthièvre, ces curieux portraits : « La duchesse d'Orléans, princesse respectable. por-

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