Trois amies de Chateaubriand

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timide et résine, Pauline de Montmorin-Saint-Hérem. Les événements, les voilà :ilsnesont ninombreux ni extraordinaires. Les sentiments nous échappent: aucun témoignage n’en reste. Mais elle était extrémement délicate et susceptible, offerte à l’influence de l'heure et de la saison, prompte à souffrir, vite alarmée. Quel gage de douleur et de révolte contenue, pour la petite fille ardente qu’emprisonnèrent deux couvents et puis un détestable mariage! Quand on visite les vieux châteaux qu'habitent les âmes vigilantes des portraits, quand on regarde ces images en qui survivent les caractères, on est ému de voir, auprès des durs et tragiques seigneurs, les visages infiniment mélancoliques des femmes. Visages doux el pourtant énergiques, mais qui consacrent toute leur énergie tendue et volontaire à être doux, à ne paraître pas souffrir. Il faut les re-

. garder longuement : alors, on devine un peu de la

douleur lente et patiente qu’ils résument. Et l’on aime cette fierté qui cache tant de chagrin, cet air guindé qui maîtrise tant de fine fantaisie, cette grâce rigoureuse qui est le symbole aimable de tant d’héroïsme. Quelles journées ont ainsi apaisé, immobilisé le sourire de ces lèvres!..,

De charmantes vertus étaient les fleurs de cette tristesse.

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HU * Tandis que grandissait sans joie et, peu à peu, s’approchait d’une terrible vie Pauline de Mont-