Trois amies de Chateaubriand

PAULINE DE BEAUMONT 37

C'était, assure-t-il, dans le salon de la rue Neuvedu-Luxembourg. M. Molé demanda :

— Avez-vous vu Louis?

Et Pauline de Beaumont répondit en souriant :

— Ila sa fortune à refaire.

M. Bardoux conclut de là que la Correspondance secrète a calomnié Pauline. Le cœur a ses raisons. Et M. Bardoux n’aimait pas beaucoup moins Mme de Beaumont que M. Cousin Mme de Longueville. {

L’abbé Louis avait émigré; puis, après le 18 brumaire, il était revenu, laïque, comptable, bientôt financier, baron même. Pauline de Beaumont souriait un peu en constatant que cet habile personnage songeait à se .tirer d’affaire. Cela prouve qu’elle n’était pas inquiète; et, au surplus, cela ne prouve pas grand’chose; cela, pour les années du ministère Montmorin, ne prouve rien du tout. M. Bardoux s’émerveille avec plus d’aménité que de critique de ce que la nouvelle amie de Chateaubriand n'ait voint eu, en 1802, pour Molé de confidences relatives à une vieille historre, — de laquelle j’accorde que nous ne savons rien.

Apparemment, ce bruit courut, à l’époque où Montmorin fut ministre. Et c'était peut-être une calomnie, peut-être une médisance; tant pis!

Un autre homme intéressa Pauline de Beaumont.

C'est Adrien de Lezay, ancien officier au régiment du roi et qui se mit, comme les autres, à épiloguer sur la politique. Cet écrivain distingué, maladif et de

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