Trois amies de Chateaubriand

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38 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

jolie tenue ne craignait pas le paradoxe. Je me le figure aimable, brillant, captivant même.

En 1798, Adrien de Lezay a publié un ouvrage politique. Pauline de Beaumont le signale à Joubert. Et elle s’attriste sur l’auteur : elle le sent « fort malheureux et fort malade »; il a de fâcheux pressentiments et elle craint que «ce pauvre jeune homme » n’ait raison de les avoir. :

En 1803, Pauline est à Paris, qu’elle quittera bientôt pour le Mont-Dore. Elle écrit à Joubert qu'elle ne passe presque point un jour sans voir M. de Lezay. Cette assiduité, elle ne se l'explique pas autrement que par le « désæuvrement » du pauvre jeune homme. Elle ajoute : « Son esprit me plaît, quoiqw’il me tourmente, et il ne me tourmente que parce qu’il est lui-même tourmenté. Il a de la bonhomie et de

_la naïveté, mais c’est dans l'esprit et non dans le

cœur. Cela forme un composé piquant et bien près d'être attachant. Ce qu’il y a de plus sûr, c’est que les plus longues apparences d’oubli ne m'ont jamais désintéressée de cet homme très remarquable... »

Il y a cent ans, on n’abusait pas des mots comme on le faitaujourd’hui;onleurlaissaitleursienification véritable et l'on n’avait pas encore besoin de les accumuler. Ou, plus exactement, on commençait à peine à exagérer. De sorte que nous pouvons avoir une sorte de confiance dans ce que dit ici Pauline de Beaumont. Il est certain qu’elle a subi le charme du « pauvre jeune homme » alarmant et fut troublée de son attentif esprit, de l’émoifqu'il révélait, de