Trois amies de Chateaubriand

TT TE

… … ” … * r rt IT NE CNP TD 11 - -

40 TROIS AMIES DE CHATEAUPBRIAND

Il raconte qu'il a fait récemment un excellent déjeuner chez Méot. Ce n’est pas surprenant. Méot tenait, dans les environs du Palais-Royal, le restaurant à la mode : on vantait l’admirable variété de

ses menus. Il y avait, à ce déjeuner, François de Jau- :

court, le « beau régicide » suédois Ribbing;; et, pour les dames, c’étaient Mme de La Châtre, Mme de Valence et, « jolie à croquer », cette petite Hermine, qu'on appelait la nièce de Mme de Genlis et qui était bel et bien la fille de Mmé de Genlis et de Philippe-Égalité; il y avait aussi Mme de Beaumont; et puis Benjamin Constant et Mme de Staël. Le pieux Mathieu de Montmorency, invité, s’excusa, parce que c'était un vendredi et qu’il faisait maigre, tandis que cettecjoyeuse compagnie», même le vendredi, faisait gras avec plaisir. Le déjeuner fut très gai, « de cette gaieté, dit Charles de Constant, qui naît de ce qu’on se connaît bien et de ce qu’on a les mêmes goûts et de ce qu’on ne se gêne en aucune façon », Bien! Mais cela étonne, de lire qu’on ait pu être si gai, en 1796. Telle est la vie, ardente et qui n’accepte pas de languir. Après les périodes lugubres où son allégresse fut contrainte, elle a des sursauts d’irrésistible exubérance. Bref, Pauline de Beaumont, durant les séjours qu’elle faisait à Paris, trouvait à se distraire.

Et Charles de Constant dit encore, ceci est le plus inquiétant : « Mme de Beaumont est une vraie Française; tout ou rien, suivant le temps et les personnes |... »

Tr