Trois amies de Chateaubriand

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le comte Ferrand, qui le juge ainsi, ajoute : «Il perdit le monarque et la monarchie, pour qui il auraït donné sa viel, » Sous l’impulsion de Necker, il s’efforça de mettre d'accord le roi et les États généraux. Aux mois de juillet et d'août 1790, dans Paffaire d’Espagne, il communiqua jour par jour ses dépêches à l'Assemblée. Aussi, lors du renvoi des ministres, fut-il nominativement épargné et reçut-il les louanges compromettantes de Camille Desmoulins; Danton lexcepta de son réquisitoire?.

: De son côté, le jeune chevalier de Chateaubriand

ressentit, de la façon la plus dangereuse, l «entraînement » de la Révolution. Pour qu'il y résistât, il fallut les férocités scandaleuses de ce régime, les têtes portées au bout des piques, et tout cela. M. de Malesherbes, qui était allié à sa famille et qu'il voyait souvent, avait été l'ami de Condorcet, l’admirateur des philosophes, et cédait aux séductions de l’idéo-

logie. Telle est la faute, — assez brave, d’ailleurs, mais la faute, pourtant! — des hommes qui, aux appro-

ches de la Révolution, auraient eu pour tâche normale de résister contre elle. S'ils avaient résisté avec énergie, eh! bien, qui sait, au surplus, s’ils ne réussissaient pas à retarder au moins les plus formidables folies? On n’a pas démontré encore que les fameuses nécessités de l’histoire fussent autre chose

4. Comte FerranD, Théorie des Révolutions. 2. Frépérie Masson, Le département des Affaires étrangères pendant la Révolution, pp. 83 et suiv.

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