Trois amies de Chateaubriand

PAULINE DE BEAUMONY 43

calme dans le nouvel état qui doit succéder à l’ancien, etc.l»

Plus tard, en 1797 et malgré la leçon des faits, Adrien de Lezay étudiait, avec une tranquillité indulgente, les causes et les résultats de la Terreur. Il ne niaït pas que les fondateurs de la république ne fussent des « hommes perdus de crimes »; mais ü avait une tendance bien dangereuse à considérer leur funeste travail comme une nécessité logique, Et il ajoutait, avec la bienveillance d’un optimiste ré-: solu : « La violence a fait un peuple neuf. Rome fut fondée par des brigands et Rome devint la maftresse du monde? », Ce vieux sophisme qui se montre peut-être ici pour la première fois, nous l'avons revu bien souvent depuis lors : et ce n’est pas fini. Les « hommes de progrès », comme ils veulent qu’on les appelle, n’ont encore rien trouvé de mieux pour se débarrasser des reproches qu’on adresse à leurs complices ou à leurs employés, gens d’action, terroristes ou anarchistes,

Et Montmorin lui-même avait le souci des « lumières ». Du moins, il eut de l’indulgence pour les amateurs de ces lumières-là. Ce n’est pas qu’il fût, quant à lui, pourvu d’un esprit bien hardi; mais il subit l’ascendant de Necker, devint conciliant. Et, en fin de compte, on a pu le considérer comme « un des grands véhicules de la Révolution». Du reste,

4. Voir Œuvres en prose d'André Chénier, édition Louis Mo-

LAND, p. 4. 2. A. Barpoux, La comtesse Pauline de Beaumont, p. 277