Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LA CONJURATION BRETONNE 83

sans succès. Foutevieux, obligé de s'adresser aux agioteurs du Palais Royal, changea avec une perte énorme |.

Cette négociation, quelque peu louche, avait mis Chévetel et Fontevieux sur le pied de l'intimité. Ce dernier, voyant le docteur très renseigné, Le crut affilié à la conjuration et se fit un devoir de lui apprendre ce qui se tramait à Coblentz : il lui narra, par le menu, le voyage de la Rouërie, sa visite au comte d'Artois, l’assentiment du comte de Provence ; il lui raconta comment lui, Fontevieux, servait de courrier aux conjurés, voyageant en toute sécurité, sous le couvert d’une commission d'envoyé du duc de Deux-Ponts, — dont il étaitle neveu, — auprès des États-Unis d'Amérique, commission qu'il avait obtenue de son oncleetqu'il avait pris soin de faire antlidater?. Il le mit au courant des projets et des forces de l’émigration, assurant qu'au printemps prochain l’armée des Princes, renforcée de plusieurs corps prussiens, passerait la frontière et marcherait sur Paris, tan-

1. Récit de Chévetel.

2. « Charles IT, par la grâce de Dieu, prince palatin du Rhin, duc de Bavière, etc., en considération des qualités personnelles du sieur Jean-Baptiste-Georges Fontevieux, officier au service des Etats-Unis de l'Amérique. le nommons notre agent dans les Etats-Unis.

« Coblentz, le 15 septembre 1788.

« CHARLES P. P., duc des Deux-Ponts. »

Archives nationales, W, 274.