Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

82 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE laissa partir qu'après l'avoir aidé à opérer le change des billets de Calonne.

La ressource fut à la Rouërie la très bien venue: le marquis en était réduit à emprunter de misérables sommes à ses serviteurs !. Mais cette modique provision, réduite par le change à moins de 10.000 livres, fut absorbée par les dépenses les plus urgentes aussi rapidement qu'une goutte d'eau par les sables du désert, et, presque aussitôt le chef de la conjuration implora de Calonne de nouveaux secours. Au mois de décembre?, Fontevieux quitta Coblentz, apportant 40.000 livres, également en billets de la Caisse d'Escompte. Sur le conseil de la Rouërie, persuadé qu'il avait en Chévetel un correspondant dévoué et fidèle, Fontevieux ?, comme Tuffin, s'arrêta à Paris et rendit visite au docteur : celui-ci examina les billets, les reconnut faux, assure-t-il#, et ne refusa pas pourtant de s’entremettre auprès d’un banquier; mais

1. Jugement en faveur des Créanciers de feu le Marquis de la Rouërie. — Archives du Greffe du Tribunal de Fougères

9. Note du chevalier de Fontevieux : « IL m'est dû, pour frais de voyage, au mois de décembre 1791, la somme de 900 livres. » Pièce saisie à la Fosse-Ingant, n° XXIIT. — Archives nationales, W, 214.

3. Le passe-port de Fontevieux nous donne son signalement : « Taille, 5 pieds 2 pouces; cheveux et sourcils bruns ; yeux roux; nez gros; bouche moyenne; menton fourchu; visage maigre. »

4. « Ils étaient bien les mêmes que ceux de la Caisse d'Escompte,

frappés avec la même planche, mais ils étaient faux, en raison de leurs numéros et de je ne sais quelle autre formalité. » —

Récit de Chévetel.