Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LE CHATEAU DE LA ROUËRIE 91

naient les restes des seigneurs de la Rouërie!. Le marquis l’accusait d’avoir ainsi jeté à la voirie le cœur de son père: il avait même, à ce sujet, engagé un procès contre la municipalité de Saint-Ouen.

Lalande, très au courant de ce qui se tramait au château, était fort inquiet des suites possibles de l'aventure. Il s’en ouvrit à son beau-frère, Boyvent, juge de paix du canton de Saint-Brice.

— Me voilà cependant fort mal à mon aise?, lui dit-il; on débite, tous les jours, ici, que M. de la Rouërie fait des enrdlements; j'ai eu différentes contestations avec lui, et, si son parti grossissait, il pourrait s'en venger cruellement. Je l'ai déjà menacé de faire une descente chez lui.

— Cherche à vérifier les faits, répondit Boyvent et réfères-en aux municipalités voisines.

C'était déclarer la guerre au château. Lalande préféra temporiser : il expédia son beau-frère en parlementaire. Boyvent, n’osant se risquer chez le marquis, alla flâner aux alentours du pare, et, en regardant par-dessus les haies ?, ilaperçut la Rouërie se promenant dans le parterre en compagnie de M de Moëlien, de M Fabiani, du major Chafner et de quelques autres personnes. Le mar-

4. Archives nationales, W, 275.

2, Nous reproduisons ce dialogue dans les termes mêmes où le rapporte Boyvent, Interrogatoire du k juin 1192. — Archives nationales, W, 275.

3. Archives nationales, W, 275.