Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

IV

MONSIEUR MILET }

Le marquis de la Rouërie avait quitté son quartier général, mais il n'avait pas fui : ce projet de retraite entrait dans ses plans ! : satisfait du résultat des stratagèmes qui lui avaient permis de préndre son temps et de réunir chez lui, à la barbe des municipaux hostiles, les chefs du complot, il avait abandonné son château, moins en proscrit qu'en stratégiste, exécutant un mouvement dès longtemps médité.

Il en était sorti en plein jour, emmenant avec lui son fils, les personnes composant sa société habituelle, ses aides de camp et quelques-uns de ses serviteurs? : les gens assuraient qu'il était parti

1. Dès le mois de mars, en effet, une brochure manifeste était préparée où il prévoyait l'obligation de disparaitre jusqu’au jour de l'entrée en campagne.

2. Telle n’est pas la tradition locale que nous ne mentionnons que pour mémoire, car elle esten opposition avec les interrogatoires et les procès-verbaux officiels : on m'a montré à la Rouë-

rie la fenêtre par laquelle se serait évadé le marquis à l'approche des troupes venues pour l'arrêter. On dit même qu'en sautant de