Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

136 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

faire jurer fidélité au Roi et à l’ancienne constitution bretonne et qui nommera des députés pour aller porter aux Princes l'acte de ce serment solennel...

La remontrance se lerminait par une réprimande à l'adresse de la Rouërie :

… Nous nous étonnons qu'avant d'agir le chef n'ait pas soumis son plan général et ses résultats à l'examen des comités ou qu'il n'ait pas sourdement ordonné un rendez-vous à un député de chaque comité... Il eroit sans doute faire pour le mieux ; mais, quand on joue aussi gros jeu que la vie des siens et la sécurité des autres, ce serait le cas de demander du moins les avis de ceux qui apportent dans la partie un aussi terrible enjeu !.

Quelle dut être la fureur d’Armand dela Rouërie en recevant cette leçon? Comment se figurer, même en conhaissant l'impétuosité de son caractère autoritaire, la rage dont il fut saisi? Un chiffon de papier, découvert plus tard avec les autres pièces de la conjuralion et sur lequel, tout bouillant de colère, il avait griffonné, d'une écriture presque illisible, une réponse aux commissaires facltieux, nous apprend comment il reçut ce coup porté à son autorité.

1. Pièce saisie à la Fosse-Hingant, n° X. — Archives nationales, W, 274.