Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

« MONSIEUR MILET » 137

On m'a remis un écrit du comité de Saint-Malo, qui, en réponse à des ordres que je lui ai envoyés, commence par : Nous n'approuvons pas !

Le seul désir d'éviter à MM. les membres du comité les suites d’une plus longue erreur sur leur position m'engage à répondre à cet écrit.

Puis les phrases se suivent sans lien, sans ordre: on sent que les griefs du maître contre ces raisonneurs exercent une telle poussée sur son esprit qu'il ne parvient pas à cacher son mépris et à

* maîtriser son indignation.

Jai laissé à ces comités la liberté de choisir leurs membres, même de choisir ceux de mon conseil; j'ai eu pour celui de Saint-Malo des égards que sa négligence et mon devoir n'auraient dû admettre... J'ai fait plus : des hommes livrés au système exécrable de la Révolution ont été admis, sans m'en prévenir, dans les comités, et je ne m'en suis pas plaint!

.… Loin de reconnaître mes ordres et de leur obéir, ce comité prend sur lui de jouer le rôle d'un sénat souverain. Il n'approuve pas les ordres donnés ! Et de quel droit peut-il me dire qu'il n’approuve pas, et quel effet peut avoir sur moi sa non-approbation ?

De quel droit ce comité vient-il me dire que je connais à peine mes propres forces, lorsque je lui dirai que celles qu'il m'a procurées, m'ayant toujours paru être à peu près ce qu'elles sont, c’est-à-dire zéro pour agir, il me reste à demander à MM. du comité s'ils ont aucune connaissance des autres parties et si, d’ailleurs, ils sont chargés d’une surveillance plus étendue que celle que je leur ai prescrite ?