Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

138 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

J'ai marché et marcherai mes commissions ef pouvoirs à la main!

Cette tentative de rébellion nous semble d’ailleurs être restée un incident isolé: si nous ne nous trompons, le comité de Saint-Malo devait compter, entre autres, des affiliés sûrs et dévoués, tels que Desilles, Groult de la Motte, Locquet de Granville, Picot de Limoëlan, Thomazeau, Dubuat, et ceux-ci, sans doute, parvinrent à calmer l’insubordination de leurs collègues.

Le marquis de la Rouërie, cependant, restait introuvable : le directoire du département d'Illeet-Vilaine mettait tout en œuvre pour découvrir sa retraite; on savait que, chaque jour, les affiliés recevaient de leur chef des ordres et des admonestations, sans qu'aucun indice révélât les fils secrets à l’aide desquels il communiquait avec ses agents: lesinitiés étaient forcément en nombre considérable, et cette discrétion de toute une population est une singulière preuve du prestige que le colonel Armand, — il avait repris son surnom d'Amérique, — exerçait dans la contrée, ou, tout au moins de la crainte qu'inspiraient ses chances de réussite. Aujourd’hui encore on serait réduit

L. Pièce saisie à la Fosse-Hingant, n° VII. — Archives nationales, W, 2174.