Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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des prêtres insermentés. Le lieutenant de gendarmerie Masson et dix de ses hommes se présentent au château vers quatre heures du matin, placent des sentinelles aux diverses avenues et demande à parler à M°*° du Guiny. Après une demi-heure d'attente, on leur ouvre la maison : ils parcourent les chambres du premier étage, y trouvent deux « particuliers », — c’est le terme consacré, — qu'ils arrêtent et se préparent à regagner la ville avec leurs prisonniers. Tandis qu’ils se groupent devant le perron, un individu traverse tranquillement la cour : interpellé par le sergent Marie, il répond qu'il est domestique; on le laisse aller, il entre dans l’étable. Quelqu'un qui se trouvait là prévient l'officier que cet homme n’est autre que M. Bélisan, le chapelain du château : les gendarmes pénètrent dans l'étable, l'appellent, le cherchent … personne. Force fut donc aux soldats de reprendre le chemin de Vitré avec les particuliers suspects : la prise était bonne, d’ailleurs : c’étaient Gervais Tuffin et le major Chafner, les deux plus intimes confidents du marquis de la Rouërie. On les écroua, le soir, à la prison du district!.

Tuffin commit une maladresse : pendant la nuit il appela le gardien et lui offrit 25 louis s’il consentait à le laisser fuir. Comme celui-ci se

4. Archives nationales, W, 275. 10