Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

€ MONSIEUR MILET » 163 levées destinées à fermer la route de Paris!. La situation pourtant est si désespérée que les autorités de Châlons pensent à quitter la ville ; l’ordre est déjà donné d'évacuer les magasins militaires, de couper le pont de la Marne; bien plus, on propose d'abandonner Paris, d'emmener le roi et le Trésor à Chartres, à Blois, à Tours... Danton s'irrite, tonne, résiste ; s’il dit un mot du secret qu'il possède, tous les courages vont s'effondrer, ce sera un sauve-qui-peut général : il se garde d'en parler ; il expédie à Dumouriez Fabre d'Eglantine, son intime confident, Fabre qui, lui aussi, à entendu les confidences de Chévetel; et Dumouriez, docile?, s'obstine à barrer la route de Châlons, sans prendre l'offensive, tant il redoute qu’un mouvement l'oblige à découvrir la ville menacée.

Et, quand Brunswick se décide à la retraite, Dumouriez le suit « pour la forme » — le mot est de Dillon, — car il craint, en le harcelant, de lui rendre le courage du désespoir; en vain les Princes Français qui, eux aussi, savent qu'un seul pas en avant doit changer la face des événements, supplient Frédéric-Guillaume de soutenir au moins

1. Mémoires de Caraman. — Chuquet, la Retraite de Brunswick.

2. « Kellerman traitait d'acharnement l'entêtement de Dumouriez à ne pas se replier sur Chälons ; plus tard Napoléon disait ne pas s'expliquer l'immobilité de Dumouriez. >» — Chuquet, Za Retraile de Brunswick.

3. Chuquet, la Relraite de Brunswick.