Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

168 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

Thérèse de Moëlien, seule femme admise à ce conseil, prit à son tour la parole et protesla avec énergie contre celle proposition : la l'uite de celui quiavaitentrainétant de braves gentilshommes dans un complot périlleux ressemblerait à une lâcheté.

Tous se récrièrent contre l’ingérence de Thérèse : une scène très vive suivit : l’un des affiliés observa que la présence de la Rouërie exposait ses amis au danger d’être arrêtés : qu'en ce moment même la municipalité de Saint-Malo «le faisait chercher partout dans la ville, où le bruit publie le disait caché! ». Lui, grave, impassible, le front dans les mains, écoutait en silence? ; mais sa résolution était prise : il était de cette race d'hommes qu'on pouvait croire éteinte depuis les temps féodaux, et qui, tout à l’action, ne faisaient aucune dépense superflue de sensibilité.

— Messieurs, dit-il enfin, je suis très touché de vos efforts et surtout du motif qui les dicte ; mais la pensée de M"° de Moëlien peut être aussi celle de quelques autres, qui, seulement, n'auraient pas sa franchise. Mon parti est donc irrévocable : je resterai ; il ne sera pas dit que j'ai imposé à personne un fardeau dont je n'aurais pas pris la plus large part”.

. Robidou (Zoe. cit. . Journal de Rennes, 1847.

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