Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

196 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

aux yeux des affiliés, qui, ignorant la trahison de Chévetel, étaient en droit de se figurer qu'ils avaient lassé la suspicion de leurs adversaires. La campagne prochaine se présentait sous des auspices favorables : on était assuré d’une somme très considérable en assignats ; Botherel tenait prêt, à Jersey, un navire chargé de 1.800 fusils, de 6 pièces de canon et de munitions abondantes ; il disposait de huit bateaux de débarquement et de deux petits corsaires de 200 tonneaux : il avait levé dans l'ile une troupe de huit cents hommes, auxquels viendraient se joindre les régiments que Calonne obtiendrait soit de Brunswick, soit de la Suisse ; de plus, on considérait comme étant déjà au pouvoir des insurgés la ville de Saint-Malo et ses forts, qui regorgeaient d'armes et de munitions ! et dont la garnison était acquise à la cause royale ; enfin le comte d'Artois devait, à l’heure

1. Situation des places de la République francaise en bouches à feu, poudres, etc., au 25 août 1792 :

Saint-Malo, 42 canons, 1 mortiers, 11.920 boulets, 1.020 bombes, 41.000 poudres ;

Saint-Malo rade, 61 canons, 16 mortiers, 54.630 boulets, 2.963 bombes, 135.000 poudres ;

Fort Saint-Malo, 20 canons, 2 mortiers, 14.900 boulets, 1.790 bombes, 60.000 poudres.

ro Saint-$ervan. | Les états de ces places n'ont pas été

Château du Taureau. \ NO VES

Fort de Châteauneuf. LE

Fort du Petit-Bé, 8 canons, # mortiers, 940 boulets, 200 bouches 11.300 poudres.

Archives nationales, Dxrv.