Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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à le contenir, puis retombait dans une prostration plus effrayante encore que sa fureur : une fièvre cérébrale s'était déclarée !.

Cette pénible agonie se prolongea pendant deux jours pleins : Taburet et Morel, comprenant leurs soins inutiles, se retirèrent le 29 au matin : Lemasson, sur la prière de M°*° de la Guyomarais, ne quitta pas le château et prit à peine quelques heures de repos.

Dans la nuit du 29 au 30, vers trois heures du matin, exténué de fatigue, il s'était jeté sur le lit de M. de la Guyomarais, priant qu'on lui servit une lasse de thé, quand, vers cinq heures, le domestique entra dans la chambre, portant la théière.

_— Eh bien ? interrogea le docteur.

__ Monsieur est mort?, fit simplement le domestique. Le marquis avait rendu le dernier soupir à quatre heures et demie”, sans avoir repris COnnaissance. Nul récit ne peut rendre la consternation des habitants de la Guyomarais pendant les heures qui suivirent : ce proscrit, qu'ils avaient aimé et

1. Souvenirs de Casimir de la Guyomarais. 2, Interrogatoire de Lemasson. — Archives nationales, W, 214. 3. Idem.