Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

222 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

fanation répugnait à M°"° de la Guyomarais : les loups étaient nombreux dans la Hunaudaye et pouvaient déterrer la dépouille du marquis qu'elle désirait, en des temps plus heureux, déposer en terre sainte.

On s’arrêta donc à un moyen terme : le corps serait enterré dans le petit bois du Vieux-Semis, distant de quelques pas du château et séparé du potager par une douve assez profonde et par la largeur d’une allée de hêtres.

Parmi le personnel du château, nous avons négligé de citer un jeune homme, Thébault de la Chauvinais!, qui, se destinant d'abord à l’état ecclésiastique, avait été obligé, par suite des événements, de quitter le séminaire : il était entré, en 1791, chez M. de la Guyomarais, en qualité de précepteur des plus jeunes enfants : ce fut lui qui se chargea de creuser la tombe, travail auquel le jardinier Perrin coopéra également*.

A dix heures du soir Franche?, Loisel, Perrin et

1. Élie-Victor-Alexandre Thébault de la Chauvinais, né à SaintIgneul, le 1° janvier 1171, fils de noble maître Thébault, sieur de la Chauvinais, avocat au Parlement, et D Marie Lernée.

2. Interrogatoire de Perrin. — Archives nationales, W, 2174. Déposition de la Chauvinais, document communiqué par M°° de la Guyomarais.

3. Ce Franche, qui surgit tout à coup dans les dépositions des domestiques, n’est évidemment autre que Chafner, qui aura pris, sans nul doute, pour pseudonyme, pendant son séjour à la Guyomarais, l'anagramme de son nom. Il passait pour être le domestique de Loisel dit Fricandeau.