Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LE DRAME DE LA GUYOMARAIS 247

Convention opéraient à la Guyomarais une perquisition ; le quatrième était un étudiant en médecine, le citoyen Carillet, fils d’un chirugien de Plancoët : la rumeur publique l'avait averti de l'exhumation projetée, et il venait se mettre à la disposition des commissaires. Échange de saluts, poignées de mains, compliments ; Lalligand se déclare heureux du concours qui lui est offert et inviteles nouveaux venus àassister à l’exhumation. En ce moment les ouvriers donnaient les premiers coups de pioche; les préliminaires avaient pris du temps; il était quatre heures de l’après-midi.

Il serait répugnant d’insister sur certains détails : le procès-verbal d’exhumation est, par lui-même, d'un réalisme si précis que nous devons nous borner à le citer textuellement.

Après quelques coups de pioche, le lit de chaux apparut, et l’on découvritle cadavre que les hommes sortirent de la fosse et déposèrent sur le sol; le citoyen Carillet s’approcha.

Le corps, d'après ses observations. avait une taille. d'environ cinq pieds et deux pouces et demi, front haut, peu de cheveux de couleur châtain, une barbe brune et fort longue, mais qui se séparait d'avec l'épiderme, de même que les cheveux de la tête : une bouche enfoncée, menton long, le nez aquilin, sur le sourcil droit une tumeur connue sous le nom de loupe et d’une grosseur d'une noix, une cicatrice à la lèvre inférieure du côté