Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LA FOSSE-HINGANT Qi

Surtout, mon ami!, qu'il ne t’'échappe rien, car tu exposerais la vie d'un de nos agents : nomme-les ainsi dans tes lettres et ne déclare jamais leur véritable nom ?.

Enfin, vers le milieu de mars, parvint à SaintServan la bienheureuse nouvelle.

Je m'empresse, mon camarade, écrivait le Ministre 5, de vous apprendre que les deux coquins sont dedans ; l’aide de camp * s’est enferré jusqu'aux oreilles; l’autre s’est assez bien défendu. Ilest instant : 1° que Chévetel parte pour Paris à l'effet de donner des renseignements nécessaires sur ces deux individus et d’ailleurs pour se mettre en sûreté, car, malgré les précautions que le Comité a prises, il serait possible que l’aide de camp écrivit en Bretagne ; 2° il faut hâter l'envoi des détenus à Paris; je vous adresse un ordre du Comité 5...

Fontevieux s’éfait enferré, en effet : dans un premier interrogatoire il s'était donné comme négociant, avait nié toute participation au complot de la Rouërie et prétendait que les notes découvertes à la Fosse-Hingant n'étaient pas tracées de sa main. N'ayant pu cependant nier contre l'évidence, il

1. C’est Ysabeau, premier commis des Affaires étrangères, qui écrit la lettre le 8 mars 1793.

2. Archives du Département des Affaires étrangères, 1A10.

3. Lettre du 11 mars 1793.

4. Fontevieux passait pour avoir servi dans l'état-major de Brunswick.

5. Archives du Département des Affaires étrangères, 110.