Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

296 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

quelques rares amis, entre autres le citoyen Villain-Lainville!, qu'ils avaient choisi comme défenseur : elles apprirent ainsi que Chévetel, qu'elles croyaient incarcéré dans quelque autre prison, avait été vu se promenant dans Paris; elles en conçurent si peu de soupcons qu’elles supplièrent un de leurs amis, M. de la Martinière?, de joindre Chévetel et de lui parler d'elles; mais le médecin demeura introuvable.

Il n'avait pas, au reste, oublié ses amis de Bretagne, et il s’occupait d'eux activement : l'accusateur public se trouvait, en effet, assez embarrassé pour entamer la procédure, et il avait été convenu que Chévetel dirigerait sous main « la marche d’une affaire dont il avait la clef ». On lui avait donc remis une liste des prisonniers, et il travaillait à établir, en connaissance de cause, La culpabilité de chacun d’eux*.

1. Par une coïncidence à noter, Augustin-Jean-Baptiste VillainLainville, hommede loi, habitait rue de l'Ancien-Théâtre-Francais, cet Actel de la Fautrière, où Chévetel avait logé jusqu’à l'automne de1192

2, Journal de Rennes, 1841.

3. Voici la lettre par laquelle le Ministre réclamait de Chévetel ce service:

« Je vous rappelle, citoyen, qu'il avait été convenu avec vous qu'une instruction de votre part à l'accusateur public était très nécessaire et même indispensable pour diriger la marche d’une affaire dont vous avez la clef. L'accusateur public se trouve embarrassé pour entamer la procédure. Il estinstant que vous le secondiez de toutes vos connaissances. Je me suis chargé de vous écrire: je vous adresse une liste des prisonniers; au bas de