Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits
CHÉVETEL GLORIFIÉ 395
graves. Dans ce cas le Comité est prié de donner des ordres efficaces pour que les pièces soient remises à l’Accusateur public {.
Le Comité se servait dans ces circonstances d'un mot qui calmait les scrupules de Fouquier ; il lui disait : Va ton train! Cela signifiait : nous avons nos raisons que tu n'as pas besoin de connaître...
Les choses se passèrent de la sorte : Lalligand fut compris, comme un vulgaire honnête homme, dans la fournée du 19 messidor, — avec, entre autres, une vieille domestique de soixante-douze ans, convaincue : « d’avoir abandonné les drapeaux de la liberté pour servir dans l'armée anglaise à Toulon », — et exécuté le même jour à la place du Trône. Son corps retrouva dans la fosse commune de Picpus celui du jardinier Perrin, qui l’y avait précédé depuis une décade.
Faut-il le dire ? La mort d’un si méprisable personnage était, à cette triste époque, une catastrophe pour bien des gens. En l’apprenant, le comte de Noyan se crut perdu; de fait, il ne lui restait plus aucun protecteur, et l'argent lui manquait pour s’en procurer de nouveau. M°° de Sainte-Aulaire, exilée de Paris, comme tous les ci-devant nobles, par le décret du 27 germinal
4. Archives nationales, W, 409.