Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

78 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

Vous avez pris, Monsieur, un très bon parti en m'envoyant M... car il est bien difficile de tout confier à la poste dans des circonstances aussi critiques, et j'ai été charmé de pouvoir m'expliquer avec une personne aussi sûre, aussi intelligente et aussi bien intentionnée. J'ai lu aux Princes, frères du roi, la lettre du 14 septembre, qu'il m'a apportée de votre part; ils l'ont trouvée parfaitement judicieuse, et je vais, d’après leurs ordres, satisfaire à tout son contenu.

Suivait le rappel de la confiance des Princes dans « l'énergie et la sagesse » du marquis de la Rouërie. Et Calonne ajoutait: «11 y a 3.000 fusils à Ostende qui vous sont destinés depuis longtemps... mais il est difficile de fixer une époque certaine pour le grand concours. Nous avons éprouvé que les paroles les plus positives ne sont rien moins qu'immuables. Cependant il faut être prêt avant l'hiver. — Il est possible qu'il vienne un secours du Nord: on l'avait promis : mais la saison est bien avancée. Cependant, envoyez-moi un rapport sur la meilleure rade de débarquement, à l’adresse de M. Waltson, poste restante à Coblentz. »

Afin qu'il y eût, peut-être, quelque chose de précis et de sensé dans cette lettre, elle se lerminait par ce prudent post-scriprum : « Nous pouvons, Connaissant nos écritures, nous dispenser désormais de signer. » Et, au bas de ces lignes,