Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

420 APPENDICE

celui de tout ce qui était au second rang en Allemagne ne voyait et ne pouvait voir de salut qu'en Bonaparte, qui avait intérêt que l'Allemagne ne lui fût jamais un obstacle, en avait aussi à la tenir sous son influence et à la dégager de tous asservissements envers l’empereur d'Allemagne, le roi de Prusse, et surtout la Russie; tout cela renlrail assez dans le système pour être fort approuvé. Il a été conclu un arrangement éventuel avec lui; je dis éventuel, parce qu’il ne peut avoir son effet que lorsque, reprenant ses négociations en sous-œuvre, il aura pu présenter une réunion au système assez imposante pour rendre publics les engagements. Ce sont les mêmes bases que je vous ai détaillées et qui ont été fixées à Mayence, mais plus développées.

Le début doit être l'exposition claire et précise des droits attribuës aux électeurs princes et comtes immédiats, leurs libertés politiques, leurs droits d'alliance et de confédération reconnus, puis la nécessilé pour eux, en l'état où est l'Empire, de recourir à la garantie de la France promise dès 1648 pour en jouir, leurs déclarations qu'ils veulent êlre neulres, non influencés par des autorités inconstitutionnelles, et de n'être pas dominés par celle de l’empereur d'Allemagne hors des termes fixés par la constitution.

Ces bases posées, l'union établie entre eux sous des conditions éventuelles, c'est-à-dire : 1° condition pour l’état de paix; 2° pour l’état de guerre et de neutralité; 3 pour le cas où la France fût elle-même compromise pour le soutien de leurs droits envers quelques puissances, quels seraient en ce cas leurs contingents sous la direction de Bonaparte.

Durant est personnellement dans l'engouement de ce système de l'électeur d'Aschaffenbourg et y a travaillé avec persévérance, contre son ordinaire toujours plus paresseux. L'ami est loin de partager ses sentiments en voyant tout ce qu'ils ont d’insidieux, et surlout parce que l'unique désir de l'électeur d'Aschaffenbourg est d’ôter le Hanovre non seulement au roi d'Angleterre, mais à l'Angleterre, et que