Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues, стр. 274
CHAPITRE SEPTIÈME.
19 à LA ROCHEFOUGAULD (1803-1804).
Cette agence d'informations, si précieuse pour le gouvernement russe, constituait le principal attentat de d’Antraigues à l'existence du gouvernement français, et cet attentat demeurait inconnu à Paris. On pouvait reprocher à son auteur une attitude d’opposant irréconciliable, des paroles telles que celles-ci : « Plutôt servir le dey d'Alger dans ses bagnes que Bonaparte dans son conseil » ; mais on devait supposer seulement son action clandestine, et on la jugeait plus efficace qu’elle n'était, faute d'en pouvoir mesurer les moyens et l'étendue. On savait bien par Laforest, ministre à Berlin, qu'il était le confident politique de Czartoryski; on avait vu venir à Dresde et frapper à sa porte Armfelt de Suède, Gentz d'Autriche, Drake et d'autres agents anglais de diverses parties de l'Allemagne. La police secrète à l'étranger, assez mal renseignée, ajoutait à ces notions des renseignements de pure fantaisie; elle le signalait, ce qui était une double erreur, en relation, pour le compte de Louis XVIII, avec Lamare, l’ancien agent royaliste de Souabe, ou avec Bennigsen, l'assassin de Paul I®. Des rapports venus de Pétersbourg le disaient maintenu à Dresde par l'influence anglaise, à l'encontre de certains Russes qui eussent voulu le voir chez eux rendu inoffensif dans quelque position subalterne. Des recherches faites pour saisir sa correspondance avec