Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits
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comme profane ce que la nature, la religion, la société appellent sacré; nous vous isolons du monde civil; vous serez saints à notre manière; vous vivrez dans la société, mais vous n’y vivrez pas pour elle, vous n’y serez liés qu’à nous ; votre sainteté sera une abnégation de l’état d’homme, votre état une violation rigoureuse du premier devoir social. »
Ce n’est pas, Messieurs, cette étrange discipline qui liera le pouvoir de cette assemblée. Vous ny verrez rien que l'Evangile commande; vous détacherez le célibat ecclésiastique des dogmes et la morale chrétienne de tous les objets de la foi; vous n’y reconnaîtrez qu’un point arbitraire de discipline; ou plutôt, Messieurs (car je ne dois pas par une réticence timide priver mon sujet et vous d’une grande vérité), vous ne verrez dans le célibat ordonné aux prêtres qu’un attentat contre les droits de l’homme et du citoyen, qu'une entreprise contre les lois civiles, qu’une usurpation du pouvoir législatif qui seul doit prononcer sur un point si intimement lié à tout le système social. Aïnsi ces ordonnances célibataires, soit qu’elles aient été faites par des conciles français ou par des conciles étrangers, sont contraires à vos principes et nulles pour vous.
De quoi s’agit-il donc ici, Messieurs ? Que le pouvoir législatif se saisisse du droit de prononcer dans une question qui le regarde et quine regarde que lui. De quoi s’agit-il ? D’user du droit que vous avez déjà exercé quand vous avez rappelé à l’état civil les reli-