Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits
: — 137 On ordonnait le célibat des prêtres pour les isoler dans leur pays, pour les rendre dévoués à Rome ; mariez-les pour les rendre libres, pour les dévouer à leur pays. Cette religion vaut mieux que celle de Pie IV et de Grégoire VII.
Vous avez fait entrer dans la Constitution, comme des éléments nécessaires, plusieurs changements dans l’organisation ecclésiastique ; faites plus : amenez lesprit ecclésiastique à souscrire par intérêt même à ces changements; accommodez-le à la nouvelle Constitution; placez le clergé dans une telle position qu’il soit plus satisfait de ce qu’il y gagne comme citoyen, qu'il n’était mécontent de ce qu'il y perdait n’étant que prêtre. Le mariage remplira ces conditions; il fera de l’ecclésiastique un homme aussi nouveau que votre Constitution même; il prendra d’autres penchants, d’autres habitudes, d’autres vues, d’autres affections; il cherchera à cimenter toutes les parties d’une Constitution qui, sans cela, manquerait du lien moral le plus nécessaire. Vous avez voulu que les biens nationaux, administrés ci-devant par les mains ecclésiastiques, eussent un usage vraiment national; eh bien, ce n’est pas assez d’avoir détaché ce vaste domaine des mains de ses régisseurs; il faut encore en détacher leur cœur, leur pensée et leurs espérances, il faut fondre leurs regrets dans la perspective d’un autre avenir qui les dédommage. Il faut que chacun d’eux puisse se dire: «Maintenant que tu es époux, que tu es père, que tu