Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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dance d'écrivain, Gentz entra véritablement au service de l'Autriche dont il n'avait été jusqu'ici qu’un protégé, et dont il allait être un fonctionnaire. Nous n'avons pas à nous demander avec M. Guglia quelle fut son influence sur les événements de son temps. Cependant, avant de trancher la question, comme le fait son biographe, dans un sens négatif! nous croyons qu'il faudrait distinguer entre son action sur les cabinets, qui semble en effet avoirété à peu près nulle jusqu’en 1811, et son action sur ce qui constituait en Autriche une sorte d'opinion publique, c’est-à-dire sur les salons de l'aristocratie. Cette dernière n’a peut-être pas été appréciée à sa juste valeur. Et, par là, l'influence indirecte de Gentz regagnerait ce que perd à une étude un peu plus attentive son influence directe. Tout aussi compliquée est la question de savoir dans quelle mesure la situation de Gentz a contribué à modifier ses idées; ce n’est que très lentement que l'esprit du fonctionnarisme autrichien a agi sur sa conduite. Mais cette action est indéniable. Y a-t-il eu à côté d’elle une action réelle sur les idées de notre auteur ? Il est très difficile de répondre à cette question, faute de profession de foi nouvelle de la part de Gentz. Cependant, des allusions qu’il fait plus tard

1. Guglia. Op. cit. Voir le chapitre intitulé : Resultate, p. 287 et Suiv.