Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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telle ou de telle manière d'agir en général. Le 20 août 1809, il écrit à Metternich pour lui dire dans quelles conditions il estime qu'on peut faire la paix. 11 y a des stipulations qui lui paraissent inacceptables, mais si on peut les éviter, la paix lui semble souhaitable ‘. Quelques jours après, tout est à la guerre. Aussitôt, Gentz écrit à Stein pour lui dire qu’on compte sur lui pour préparer des révoltes populaires dans lAllemagne du Nord, de façon à opérer une diversion *?.

Mais devant l’ultimatum de Napoléon (15 septembre), on a reconnu la nécessité de la paix; Gentz s'emploie même pour vaincre les résistances de l'impératrice Maria-Ludovica et, le 29 septembre, il annonce à Stein que tout est changé, qu'il n’y a plus qu’à attendre une occasion meilleure.

L'homme qui était capable de s'adapter en quelques jours à des situations si différentes était mûr pour devenir le bras droit de Metternich. C'est ce qui arriva en 1811 quand, abandonnant son indépen-

1. Ed. Wittichen. III, 1, lettre 29, Bude, 20 août 1809, p. 64-73,

2. Pertz. Das Leben des Freiherrn von Stein. Berlin 1850. Dans ce livre sont publiées diverses lettres de Stein à Gentz et de Gentz à Stein. Voir, p. 394 à 396, la lettre de Gentz. Ofen, 10 septembre 1809. « Die Verhandiungen, dit Gentz, haben eine solche Wendung genommen, dass der Wiederausbruch des Krieges als unvermeidlich zu betrachten ist.» Le 27 août 1809, Gentz avait déjà écrit à Stein qu’on était dans l'alternative de la guerre ou de la paix (lettre publiée par Pertz, p. 380).