Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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préoccupe de l’organisation de l’Allemagne dans lavenir, on trouve dans le mémoire qu’il écrit à ce sujet‘, à côté de quelques accents qui rappellent le pathos de 1806, un calme et une tranquillité auxquels il est arrivé durant ces années de retraite, consacrées à remplir sa mission d'agent de l'Angleterre sur le continent.

Gentz, rappelé par Stadion à Vienne au moment où il pourra être utile, rédige le manifeste de 1809, qui est un modèle de modération. I’Autriche ne voulait que la paix ; mais c’est la France qui a violé maintes fois le traité de Presbourg et l’a forcée à la guerre. C'est le même raisonnement qu’en 1805 dans les Fragments, mais exempt de toute considération générale, exposé dans toute sa simplicité et dans toute sa nudité. Ce ne sont plus les arguments d’un publiciste, ce sont ceux d’un homme d'Etat.

De cette facon, malgré tout ce qu’il y eut de cruel pour lui dans la défaite de Wagram, il la ressentit moins vivement que celle d’Austerlitz. Un coup d'œil jeté sur les différentes phases de son activité politique, à la fin de l’été de 1809, suffira pour nous montrer le changement qui s’est produit en lui. Gentz n’est plus un homme à systèmes, partisan de

1. Aus dem Nachlasse Friedrichs von Gentz. II, p. 101-158. Gedanken über die Frage : was würde das Haus Oesterreich

unter den jetzigen Umständen zu beschliessen haben, um Deutschtand auf eine dauerhafte Weise von fremder Gewalt zu befreien.