Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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certain que l’idée nationale a une toute autre influence sur les hommes que le principe de l’équilibre.

Dans les milieux qu’il fréquentait, même parmi les diplomates, Gentz trouvait des hommes capables de penser et de sentir en Allemands. L’indolent Brinckmann lui-même, quoique Suédois, de Memel, où il avait accompagné la reine Louise de Prusse en 1807, éprouvait le besoin de faire dans une lettre de vingt pages l'éloge de l'Allemagne, sa vraie patrie !.

Mais c'est dès 1806, durant son séjour à Dresde, que le nationalisme allemand de Gentz avait atteint son maximum. En communication constante avec Adam Müller, en relations aussi avec Kleist et son groupe, notamment avec Rühle von Lilienstern, Gentz se trouvait à la source romantique de l’idée nationale allemande. Jusqu'à la fin de 1806, il forme -avec Adam Müller et Johannes von Müller, qui bientôt allait renier son passé, une sorte de trinité nationale. Et, bien antérieurement, le grand historien suisse avait écrit à l’ami de Gentz: « Cest tout à fait avec raison que vous regardez l’Allemagne comme le centre de la civilisation européenne ?, »

1. Ed. Wittichen. II, lettre 184, p. 292-811. Cette lettre contient une comparaison entre l'Allemagne et les autres pays, tout à l'avantage de celle-ci au point de vue de la littérature, de la philosophie, de la religion, etc.

2, Briefwechsel zwischen Gentz und Adam-Heinrich Müller. Lettre 27. J. +. Müller an A. Müller, p.41: «Ganz richtig