Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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Gentz n’est pas qu’un homme fatigué de la vie et de la politique. Il a eu, il est vrai, des moments d’abattement, mais il les a surmontés. Il est certain que de publiciste européen international, Gentz est devenu autrichien. Mais il n’a eu pour cela à renier aucun des grands principes politiques qui, toute sa vie, dirigèrent son activité. La lettre à Amélie von Imhof, dont nous avons déjà parlé !, et qu'il a écrite quinze anus plus tard, reste une consécration de la théorie de l’équilibre à l’intérieur des Etats, théorie chère à notre auteur depuis sa jeunesse. Néanmoins, Gentz se trouve vers 1811 à un tournant de sa vie, à un moment décisif pour l’évolution de ses idées politiques. Cest plus que jamais sous la pression des circonstances extérieures qu’elles se modifieront. Malgré les documents assez nombreux que nous possédons sur cette période de son existence, nous sommes assez mal renseignés sur les éléments essentiels de cette transformation, Le Journat de Gentz pose plutôt des problèmes qu’il n’aide à en résoudre. Lorsque, par exemple, il nous révèle les différences de points de vue® qui ont

E Livre II. Chapitre LV.

?. Tagehücher. I, p. 255: « Unsere Freundschaft ditt nicht dureh die oft grelle Dissonanz unserer politischen Meinungen. » Gentz n’explique pas en quoi a consisté ce désaccord. Gepen-