Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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la situation importante qu’il occupe à Prague, relativement près du théâtre des opérations, ce ne sont pas les lettres à Metternich, gardant malgré toute intimité un caractère de dépendance semi-officielle, ce sont les courts billets à une amie chère de sa jeunesse, alors de passage à Prague, à Rahel Levin, qu'il faut consulter‘. Certaines lettres, comme celle-ci écrite le 26 août dans la soirée, témoignent des inquiétudes par lesquelles Gentz a passé :

« Je ne sais où les choses en sont et ce n’est pas à vous que je cacherai que j'ai de gros soucis. Une visite qui vient de me quitter m'a rempli des images les plus noires, et il vaut mieux que je ne vous écrive pas dans cette disposition d'esprit... Il est toujours bon d’être résigné à tout, prêt à tout*.»

A partir de ce moment, il renseigne sa correspondante sur ses espérances et ses découragements dans des billets analogues, dont le style se ressent évidemment d’une rédaction hâtive, mais qui nous donnent aujourd’hui, bien plus que des notes diplomatiques, l'impression de la réalité prise sur le vif®. Le 27 déjà, Gentz rassure Rahel; le 28 et le 29, nous assistons de loin avec lui à la bataille de Dresde ‘;

1. Ed. Schlesier. Schriften. 1, Briefe und vertraute Blätier (il y a 56 lettres de 1813), p. 105-227.

2. Ibid. I, lettre 14, p. 158.

3. Ibid. I, lettre 16, p. 140.

A. Ibid. T, leîtres 17 et 18, p. 140 et 141.