Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
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bordonnait les choses sérieuses à ses impressions. Ces impressions qui changeaient sans cesse étaient souvent le résultat de conversations tenues dans la société, et elles passaient facilement d’un extrême à l'autre ‘. » Après l’appréciation assez sévère que contiennent ces lignes, l’opinion finale est d’autant plus précieuse lorsqu'elle vient corroborer celle de tout lecteur impartial tant soit peu au courant de l’histoire du Congrès de Vienne: « En somme, ce récit est exact.»
L’attitude de Gentz vis-à-vis de la France est particulièrement digne de remarque. Son rapport à Caradja nous le montre plein de compréhension et de sympathie pour la politique extérieure de la Restauration *. C’est un des points qu’on lui à reproché
1. Mémoires, Documents et Ecrits divers laissés par le prince de Metternich. TI, note des p. 474 et 475.
2. Ibid. LI, p. 480. « Le rôle des ministres de France à ce congrès était au fond le plus simple et le plus beau de tous. Tout ce qui regardait la France se trouvait réglé par le Traité de Paris. Ils n'avaient rien à demander pour eux-mêmes el pouvaient se borner à surveiller la conduite des autres, à défendre les faibles contre les forts, à contenir chaque puissance dans ses justes bornes, et à travailler de bonne foi au rétablissement de l'équilibre politique. Ils n’ont fait aucune proposition, articulé aucun projet tendant directement ou indirectement à une prétention incompatible avec les droits de leurs voisins où avec la tranquillité générale. En dépit de tous les mensonges qui courent encore le monde aujourd’hui, de tous les plans, de toutes les démarches, de toutes les intrigues que la haïne invétérée contre la France a faussement et souvent ridiculement prêtés à ses ministres, l’histoire véridique ne