Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
qui s’était trouvé bien des fois en désaccord avecles ministres et les militaires prussiens au début de 1814. Dans son ouvrage sur la police secrète, M. Fournier cite une lettre inédite de Gentz à Schwarzenberg, du 21 novembre 1814, dont l’original a été conservé au château de Worlik!. Nous regrettons de ne pas la connaître en entier. L’extrait qu’on en donne nous parait très important pour la perspicacité diplomatique de notre auteur à cette époque. Il voyait venir les événements de décembre 1814 et de janvier 1815. Dans le conflit provoqué par les affaires de Saxe et de Pologne, qui faillit déchaîner de nouveau la guerre, la Prusse et PAutriche devaient se rencontrer en adversaires. En adversaires et non pas ennemies, ajoute (rentz, car il a compris qu’on reculerait devant une reprise des hostilités. Dans ces conditions, la politique du ministre ne peut lui apparaître que faite de tâtonnements ?.
En face d’une vision aussi claire de l’avenir, on est en droit de se demander s’il n’y aurait pas quelque chose de fort exagéré dans l’accusation portée
1. August Fournier. Die Geheimpolizei. Note de la page 7.
2. Ibid. Note de la page 78. Lettre de Gentz à Schwarzenberg, 21 novembre 1814. T1 se plaint « dass der Fürst Metternich noch auf hundert Palliativmittel denkt, um unserer unvermiedlichen Trennung — ich sage Trennung nicht Bruch — von Preussen zu entgehen »,