Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
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La lettre en question montre que malgré les apparences, l’accord de Gentz et de son maître était loin d’être aussi parfait qu’on pourrait le croire.
Et nous voudrions clore là-dessus cette étude. S'il ne faut pas tomber dans les exagérations de Metternich et de son fils, et avoir l’air de considérer le rôle de Gentz comme très accessoire, on ne saurait non plus imputer à notre auteur les fautes qu'a pu commettre le ministre autrichien. Ils n’étaient d’accord que sur les grandes lignes. Cependant, leur collaboration n’a pas eu un résultat négligeable, puisqu'elle se retrouve dans toute cette « politique de stabilité» — pour se servir de leur expression favorite — qui voulait assurer la paix par l'équilibre à l’intérieur et à l'extérieur.
Cest à la lumière de la politique de stabilité déjà entrevue dans les essais théoriques de sa jeunesse qu’il convient de considérer l’article de Gentz, sur la clôture du Congrès en juin 1815‘, alors que le retour de l'Ile d'Elbe nécessitait un nouvel appel aux
Wort mit dem Fürsten diskutieren und debattieren und alles so verdrehen und verwässern, das mir, 14e es nur zu oft geschicht, meine eigene Arbeit zum Ekel würde.» (Vienne, 25 janvier 1815.) Voir aussi dans ce sens Tagebücher, I, 34: «La connaissance intime de cette pitoyable marche et de tous ces êtres mesquins qui gouvernent le monde, loin de m’affliger me sert d'amusement. » (Décembre 1814.)
1. OŒEsterreichischer Beobachter, 12 juin 1815, reproduit dans l'Allgemeine Zeitung du 19 juin. Ed. Schlesier. III, p. 12-19.