Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
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armes. C’est également sous cet angle qu'il faut envisager sa polémique avec Gœrres en 1815, son rôle au second Traité de Paris et au Congrès d’Aixla-Chapelle qui, par la libération complète du territoire français, achevait de consacrer l’équilibre nouveau. Désormais, les idées politiques de Gentz se cristallisent {. C’est le calme après l’orage. Aussi ne pensera-t-il plus, suivant en cela — maïs avec sur bien des points plus de clairvoyance — la politique de Metternich, qu’à endormir l’Allemagne et l’Europe dans une réaction, laquelle devait parfois se faire violente, mais à leur avis rester toujours salutaire !.
1. Voir à ce propos le Projet de Déclaration rédigé dès le mois de février 1815 «que les circonstances ont rendu inexécutable». I] a été reproduit à la fin du premier volume du journal de Gentz, trouvé dans les papiers laissés par Varnhagen. Après avoir insisté sur le fait que les souverains réunis au Congrès s’engageaient à combattre «tout projet qui tendrait à bouleverser l’ordre établi et à provoquer de nouveau les désordres et les calamités de la guerre », Gentz ajoutait : « Que de sombres inquiétudes sur l'avenir ne réveillent et ne rappellent pas sans cesse les maux dont les souverains voudraient à jamais éloigner le retour et effacer jusqu’à la dernière trace. Que les sentiments religieux, le respect pour les autorités établies, la soumission aux lois et l'horreur de tout ce qui peut troubler l’ordre public redeviennent les liens indissolubles de la société civile et politique. » (Tagebücher, T, 446.)