Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
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Alliance veut procurer à l’Eglise, c’est la foi d’obéissance commandée par la légalité‘. »
Cest là, croyons-nous, une des meilleures définitions qu'on ait données du point de vue de Gentz entre 1815 et 1832. Et s’il nous faut renoncer à voir en lui un catholique ou un romantique, peut-être avons-nous réussi dans l’étude qui précède à expliquer l’évolution de sa pensée. On a en général reconnu ses brillantes qualités, mais on l'a trop souvent représenté comme un écrivain et un diplomate sans principes d'aucune sorte, sujet à toutes les fluctuations du moment. Nous nous estimerions largement récompensé de notre effort, si nous avions contribué à faire juger avec moins de sévérité et plus d'équité l’homme qui fut un des derniers représentants d’un certain rationalisme politique.
Cependant, quand on parle de rationalisme chez lui, gprès sa conversion antirévolutionnaire, on s’expose à se voir objecter de nombreux passages de la Réfutation de Makintosh où il invoque l’autorité de l'expérience. Il y dit notamment qu’à une constitution philosophique, il préfère une constitution vérifiée par l’expérience *. Et quand il distingue l'expérience des principes ou expérience des systè-
1. Georges Goyau. L'Allemagne religieuse : Le catholicisme. 1800-1848. Paris 1905. Tome 1, p. 382-388.
2. Werke. Ed. Weick. IT, p. 145,