Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
Los —
transposant le domaine de la raison, Gentz était loin d’en restreindre l’importance.
D'ailleurs, son attitude en face des faits est une attitude de rationaliste. Toujours il s’efforce de Les dominer ; il ne se laisse jamais convaincre par eux seuls. Il y a des circonstances auxquelles il refuse de s’adapter. Avant de le qualifier d’empiriste, il faut se dire que pendant près de vingt ans l’expétience lui a donné tort. Il avait dit que la Révolution française affaiblirait la France, et en deux ans elle arrivait à la frontière du Rhin. Il avait prévu la ruine d’une puissance qui devenait plus redoutable que jamais. Et pourtant il refusait de s’incliner même devant l'évidence ; il ne se lassait pas de répéter que des catastrophes menaçaient la nation téméraire engagée dans des entreprises aussi aventureuses, car elle avait omis, selon lui, de consulter la raison. Il restait donc rationaliste dans sa manière d'envisager les choses.
Cependant, autour de lui,ilne manquait pas d’écrivains politiques qui cherchaient à transiger avec les nécessités du moment. Il y avait de l’empirisme véritable chez son ancien ami Johannes von Müller, qui essaya de faire profiter l'Allemagne des avantages que pouvait offrir pour elle la domination napoléonienne. Nous croyons qu’il n’est pas nécessaire de le reprocher au grand historien suisse, comme