Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871
lOLITIQUE EXTÉRIEURE. 11
avait perdu sur la rive gauche du Rhin était peu de chose; c’étaient les duchés de Gueldre et de Juliers, la principauté de Mœurs et une partie du duché de Clèves; la population de ces domaines ne s’élevait pas au-delà de centtrente-sept mille âmes et leur revenu était à peine de trois millions. En dédommagement de ces pertes insignifiantes, il obtint au cœur de V'AIlemagne un territoire de plus de quatre cent mille habitants. La Bavière, le Wurtemberg et le GrandDuché de Bade recevaient également de larges indemnités. Les petits princes étaient sacrifiés à l'ambition des grands et à la voracité des Hohenzollern. Toute l’économie du vieux système germanique était bouleversée; le Saint-Empire allemand n'existait plus que de nom et la Prusse se plaçait à la tête de l'Allemagne du Nord.
Ainsi la France commençait elle-même celte œuvre qui devait lui être si fatale : l’unité de l'Allemagne. Napoléon espérait attacher définitivement le roi de Prusse à sa politique. Il avait besoin d’un allié en Allemagne pour contenir la Russie qui lui échappait et l'Autriche qui lui était ouvertement hostile. Aussi, après la rupture de la paix d'Amiens en 1803 et la formation d’une troisième coalition