Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

16 LA PRUSSE APRÈS LÉNA.

baron de Hardenberg, chef du parti opposé à la France; il érigeait la République batave en royaume au profit de son frère Louis sans même se donner la peine de prévenir le roi de Prusse. Il érigeait en principauté, en faveur du général Murat, les duchés de Clèves et de Berg et y ajoutait les territoires d’Essen et de Werden qui appartenaient à la Prusse. Il créait, pour se faire un point d'appui en Allemagne, la Confédération du Rhin, composée de la Bavière et du Wurtemberg érigés en royaumes, des duchés de Bade et de Hesse-Darmstadt érigés en grands-duchés et d’autres pelits états. Il autorisait la Prusse à former une Confédération du Nord et promettait même la couronne impériale à la maison des Hohenzollern ; mais en même temps il rattachait à la Confédération du Rhin la Hesse-Cassel, qui était naturellement désignée pour entrer sous la patronage de la Prusse, et défendait aux villes hanséatiques, Brême, Hambourg et Lubeck, d'accepter les propositions de Frédéric-Guillaume. Enfin il entamait des négociations avec l’Angleterre et paraissait disposé à lui restituer le Hanovre, pour la possession duquel le roi de Prusse avait fait à ce pays tant de sacrifices et s’était compromis dans l'esprit des Allemands. En un mot, il accablait la Prusse des marques de son dédain et ne lui laissait plus d'autre ressource que la guerre.