Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871
CHAPITRE II TÉNA
I y aurait plus d’un rapprochement à faire entre la conduite du roi de Prusse en 1806 et celle que tint l’empereur Napoléon III en 1870. L’orgueil national désirait la guerre, mais l’occasion de la faire était passée. Car le roi de Prusse avait laissé écraser l'Autriche à Ulm et à Austerlitz, comme Napoléon III la laissera écraser à Sadowa en 1866. Il n’avait pas osé lenter la lutte à une époque où il eût eu avec lui la Russie, l'Autriche, l’Angleterre, et maintenant il allait entreprendre avec ses seules forces, sans combiner son plan d'opérations avec les Russes. La jeune noblesse prussienne courait au combat comme à un bal et Parmée n’était pas prête. On se croyait toujours au temps du grand Frédéric; on avait dédaigné les progrès militaires accomplis pendant les guerres de la Révolution. Aux soldats les plus solides et les plus rapides qu’on eût vus depuis les Romains, on opposait des vieux régiments exercés seulement aux manœuvres