Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871
20 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.
de parade, déshabitués des opérations militaires, surchargés de bagages. Nos désastres de 4870 n’ont-ils pas eu les mêmes causes ?
L’issue de la lutte n’était pas douteuse. L'armée française traversa les défilés de la Franconie et se concentra sur la Saale avec une rapidité foudroyante ; après quelques rencontres sur le cours supérieur de cetle rivière, à Schleitz et à Saalfeld (9 et 10 octobre 1806), les grandes victoires d'Iéna et d’Auerstaëdt, gagnées le même jour par Napoléon et Davout ouvrirent à l'empereur la route de Berlin (14 octobre 1806). En six jours la puissance militaire de la Prusse fut anéantie; une multitude confuse qui s'était réfugiée à Erfurth y fut rejointe par Murat qui la fit prisonnière de guerre; une réserve de 18000 hommes fut dispersée à Halle; le prince de Hohenlohe, atteint à Prentzlow par Lannes et Murat, fut contraint de capituler avec tout son corps d'armée; Spandau et Stettin se rendirent à la première sommation ; 24 000 hommes furent pris dans Magdebourg; Blücher acculé à Lubeck fat contraint de se rendre après une résistance désespérée. Dans l’espace d’un mois, du 8 octobre au 8 novembre, l’armée prussienne disparut complètementet le royaume fut soumis tout entier, à exception de la Silésie et de la Prusse Orientale, où le roi s’était reliré avec sa famille.