Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

SOUS LE CONSULAT. 485

ques usités pour les têtes couronnées, du Pape au moindre prince, sans oublier les héritiers présomptifs, mais il promulgue un interminable protocole nouveau, applicable aux ministres et aux ambassadeurs français; tous ces personnages seront désormais des Excellences. Pour les simples particuliers, il sera loisible de s'appeler, à volonté, monsieur ou citoyen; mais leurs aimables moitiés seront toujours des madames, jamais des citoyennes. Le Premier Consul ne devra plus être qualifié que Citoyen Premier Consul : « C’est là son seul titre », dit expréssement l’Almanach. — Jusqu'à ce jour, on disait vulgairement le Général Premier Consul; les personnes qui lui parlent d'habitude usaient simplement du terme général; c’est celui dont sa femme se sert invariablement.

La copie des pages qui reproduisent ces protocoles n’a été livrée à l'imprimerie qu’à la dernière heure. Le surplus de l’Almanach était tiré et allait être livré; il à fallu doubler les équiques de protes, afin que le complément pût paraître en même temps que le reste du volume.

Il est à remarquer qu'en énumérant les souverains, l'A lmanach ne mentionne à la suite que leurs héritiers présomptifs et passe sous silence leurs femmes et leur autre descendance. En revanche, les ministres d’État étrangers figurent tous, du premier au dernier. Conformément à un vieux travers national, leurs noms, orthographiés à la française, sont plus ou moins estropiés. Cela ne laissera pas de susciter quelque embarras pour libeller les adresses des dépêches qu’on leur expédiera. Je me demande, par exemple, comment nos ministres Doehnhoff, comte d’Alvensleben, Schrüter, pourront recevoir des plis portant la suscription : Doentroff, Aloeusleben, de Schroelter? Que les chancelleries s’en tirent!

Le Concordat vaut aux cardinaux formant le Sacré